Morts pour la France : Livre d'or du Contingent de la Guyane Française à la Grande Guerre (1914-1918). La glorification des héros de guerre
La loi de conscription aux Antilles-Guyane
La loi de « conscription universelle et obligatoire » ou service militaire obligatoire fut instituée en 1798 en France, pour tous les hommes français âgés de 20 à 25 ans. Mais la loi ne fut étendue aux colonies qu'en 1889 et c'est seulement en 1913, à la veille de la Première Guerre mondiale, qu'elle s'y appliqua réellement. Elle répondait ainsi aux attentes de la classe politique des républicains qui aspiraient à une plus grande assimilation des colonies à la Métropole, tant pour les droits que pour les devoirs ; ce qui impliquait de payer l’impôt du sang comme le rappelle Le livre d'or du Contingent de la Guyane française.
Plus de 3 000 Antillo-Guyanais « morts pour la France »
Pendant 4 ans, les hommes s'affrontèrent ; les colonies furent mises à contribution surtout à partir de 1915. Difficile de connaître les chiffres exacts des hommes envoyés au front, car les estimations varient d'une source à l'autre. Mais il est sûr que plus de 16 000 hommes de la Guadeloupe, de la Guyane et de la Martinique furent envoyés en France pour combattre. Parmi eux, on compte plus de 3 000 victimes directes de la guerre. Ces victimes, mortes ou non sur le champ de bataille, furent enregistrées dans un fichier en qualité de « mort pour la France ».
Le livre d'or du Contingent de la Guyane française
Au lendemain de la Grande Guerre, un projet de livre d'or fut prévu dans la loi du 25 octobre 1919 « relative à la commémoration et à la glorification des morts pour la France au cours de la Grande Guerre ». Il devait être composé du recensement des soldats morts pour la France entre le 2 août 1914 et le 24 octobre 1919. Dans la base Manioc.org, vous pouvez découvrir le livre d'or de la Guyane française. Publié en 1924, il débute par un texte d'Henri Lavedan, journaliste et auteur dramatique français, membre de l'Académie française depuis 1898. Puis le livre se poursuit par un autre texte signé d'Henri Simon, ministre des Colonies de novembre 1917 à janvier 1920. Bien qu'élogieux sur le rôle des combattants des colonies, les rédacteurs ne sont pas à l'abri des stéréotypes colonialistes et racistes de l'époque. On y évoque par exemple les « peuplades noires, grands enfants au cœur d'or », « la différence des races ». On peut aussi y voir les préoccupations autour des rôles possibles des colonies dans le cadre de la guerre.
Pour nombre de généalogistes, le livre d'or est aussi l'occasion de suivre le destin d'un ancêtre. Outre les listes nominatives des classes 1912 et 1913, les régiments, les grades et une citation valorisante accompagnent le nom des héros cités, blessés, décorés. Pour ceux « morts pour la France », une liste par commune en donne les noms et prénoms.
https://issuu.com/scduag/docs/pap11039?utm_medium=referral&utm_source=blog.manioc.org
Livre ancien sur Manioc
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